L’Ombre du Mordor: hachis d’Orcs qu’on adore détester

Avec l’intention de jouer 3-4 heures, je me suis installé devant Shadow of Mordor. Huit heures plus tard, après une session marathonienne de jeu et des hectolitres de sang orc (et un petit chouia de sang humain), je réalisais qu’il était déjà trois heures du matin. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été autant absorbé par un jeu vidéo.

De quoi s’agit-il? On incarne dans l’univers de la Terre du Milieu Talion, un ranger du Gondor qui désire se venger de chefs de guerre au service de Sauron qui ont trucidé sa famille – famille qui avait eu la mauvaise idée de suivre Talion dans son exil à la Porte Noire (les cons!). Suite à notre décès au début du jeu, nous sommes ramenés à la vie par un esprit elfe, qui accomplira d’ailleurs ce miracle à répétition dans le jeu puisque il faut bien l’avouer on mourra réguilièrement d’avoir par trop sous-estimé les verdâtres aux dents longues. Il confère également à Talion une batterie de capacités spéciales plus destructrices les unes que les autres, pour notre plus grand plaisir. L’histoire de l’esprit est d’ailleurs intéressante à découvrir.

Je me suis demandé ce qui rendait ce jeu aussi passionnant pour moi, et c’est clairement le système d’ennemi juré avant tout, le nemesis system.

http://www.gamecrate.com/review-middle-earth-shadow-mordor-hunting-orcs/

On pourrait décrire le jeu comme un jeu de combat: on découpe à tout va une multitude d’orcs hargneux. Ces orcs sont très réussis au niveau graphique – le jeu s’inspire de la Nouvelle Zélande, ou du moins des films de Peter Jackson, pour ses visuels. Au niveau de leur personnalité, le jeu fonctionne avec une IA qui se souvient de vos actions précédentes. On a plutôt l’habitude de voir cela dans des jeux de Bioware ou de Telltale Games, ici les orcs que vous affrontez se souviendront de ce que vous leur avait fait subir ou à l’inverse de ce qu’ils vous ont fait et entameront une harangue bien sentie. Ca motive du coup à les pourchasser et les abattre.

De leur côté, ils évoluent régulièrement dans la hiérarchie de l’armée de Sauron grâce à leur emploi du temps orc (défier un autre chef, en assassiner un, organiser une fête alcoolisée…) et deviennent plus forts, d’autant plus rapidement qu’ils vous éliminent. Assez vite vous aurez plusieurs ennemis jurés et leur simple apparition à l’écran vous motivera à les affronter, ou à prendre vos jambes à votre cou.

L’environnement est raisonnablement interactif: vous pouvez grimper partout, vous cacher, faire exploser des barils de grog et des feux de camp (attention les saucisses), libérer des Caragors (des gros toutous du Mordor, inventés par les concepteurs du jeu) et sniper vos adversaires avec vos flèches spectrales. C’est ainsi qu’une même situation peut être abordée de multiples façons: le tuerai-je à l’épée, la dague, ou l’arc? Trop de choix pour mon violent cerveau!

C’est probablement une des faiblesses du jeu – en fin de compte ce n’est pas très varié comme gameplay. Personnellement je ne me lasse pas de m’acharner sur mes boutons pour déclencher des combos fracassantes, mais d’autres pourraient trouver un peu lassant. Il existe toute une série de missions secondaires, mais là aussi il s’agit tuer 10 orcs à l’arc en moins d’une minute, d’en assassiner 5 à l’arc… La même activité meurtrière sous différents angles en somme.

En plus du nemesis system, un autre atout du jeu est le développement des compétences de Talion – d’un ranger faiblichon vite dominé par quelques orcs bourrés, vous deviendrez une machine à broyer de l’orc et revivrez des combats rappelant la bataille finale du premier film de Jackson, où une marée d’orcs viennent s’empaler sur l’épée d’Aragorn. C’est très jouissif.

En somme, un jeu que je recommande, qui défoule bien et qui saura vous titiller suffisamment avec ses orcs malpolis pour vous pousser à leur apprendre les bonnes manières.

Pourquoi y jouer: pour les ennemis qui construisent une relation de haine personnelle avec vous, les éléments de l’univers du Seigneur des Anneaux qui sont bien placés ça et là, les compétences qui décuplent votre puissance, le monde qui évolue avec vous (impossible de sauver pendant un combat), et de bien beaux graphismes.

Pourquoi ne pas y jouer: si vous êtes un fondamentaliste tolkienien, si vous n’aimez pas la répétition avec des missions qui ne sont pas très recherchées (moi voit, moi tue), si la vue un héros assez laid vous rebute (par rapport aux orcs merveilleux) et si vous préférez la diplomatie et la négociation à la force brute.

Trouvez le jeu pour Xbox, Playstation et PC

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.